Des chercheurs impriment des cellules souches d'origine humaine

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Des chercheurs britanniques ont créé une imprimante 3D capable de fonctionner avec des cellules souches d'origine humaine. Des travaux pionniers, qui ouvrent un peu plus la voie à la possibilité de créer un jour des organes en laboratoire.
Un laboratoire immaculé, au milieu duquel trône une machine ressemblant à une imprimante. Un technicien de laboratoire effectue des réglages sur la machine, probablement parce qu'il s'apprête à lancer une impression. Nous nous rapprochons un peu et nous découvrons que le laboratin est en train de charger l'imprimante, non pas avec de l'encre ou du papier... mais avec des cellules vivantes !
Une fois l'imprimante chargée, le laborantin lance alors l'impression. Au fur et à mesure des mouvements de la machine, un tissu vivant se forme peu à peu sur le plateau d'impression : c'est une paroi cardiaque, qui sera greffée dans les heures qui viennent sur le coeur d'un malade. Un tissu cardiaque vient d'être créé sous nos yeux par impression 3D,  une technologie appelée bio-impression.

La bio-impression en plein essor


Pure fiction ? Pour l'instant oui. Mais demain, une telle prouesse sera peut-être possible. Car depuis quelques années, les expériences encourageantes  se multiplient dans le domaine de la bio-impression. 
Dernière réussite en date : la conception par des chercheurs britanniques de l'Université d'Édimbourg (Grande Bretagne) d'une imprimante 3D capable "d'imprimer" de fines couches de cellules souches embryonnaires d'origine humaine (les cellules souches embryonnaires sont des cellules capables de se différencier en n'importe quelle cellule du corps, comme des cellules osseuses ou des cellules de tissu cardiaque). Et ce, sans les altérer, ni même modifier leur aptitude à se différencier. 
Cette performance, publiée le 5 février 2013 dans la revue Biofabrication sous le titre"Development of a valve-based cell printer for the formation of human embryonic stem cell spheroid aggregates", laisse imaginer à terme la possibilité de créer des tissus humains pour tester de nouveaux médicaments, de créer des copies d'organes destinés ensuite à être greffées, voir même "d'imprimer" directement des cellules dans le corps des malades... 

Le recours à des bio-encres


Comment fonctionne l'imprimante créait par le biologiste Alan Faulkner-Jones et ses collègues ? Pilotée par ordinateur, l'engin est doté de deux "bio-encres" : l'une contient des cellules souches immergées dans un liquide riche en nutriments (le "milieu cellulaire") et l'autre est uniquement constituée du milieu cellulaire.  Au-dessus de l'imprimante, un microscope est installé afin d'observer en temps réel le résultat de l'impression. 
Lors de l'expérience menée par ces scientifiques de l'Université d'Édimbourg, une première couche constituée de minuscules gouttelettes contenant des cellules souches a d'abord été imprimée. Chaque gouttelette contenait environ 5 cellules souches. Puis une deuxième couche de gouttelettes, contenant cette fois simplement le milieu cellulaire, a été apposée sur la première. 
Résultat ? 24 heures après l'impression, 95 % des cellules étaient encore vivante. Et trois jours plus tard, plus de 89 % des cellules étaient encore en vie. De surcroît, leur pluripotence, c'est-à-dire leur aptitude à se différencier en n'importe quelle cellule de l'organisme, était extrêmement bien conservée.

Des organes artificiels ?


Pourra-t-on bientôt créer des organes entiers grâce à l'impression 3D ? Nous n'en sommes pas encore là. En effet, il faudrait être capable de mettre en place un système vasculaire capable d'irriguer l'organe ainsi créé, ce qui n'est actuellement pas à la portée des scientifiques. Toutefois, des recherches visant à créer des vaisseaux sanguins artificiels sont actuellement menées (voir par exemple l'étude"Rapid casting of patterned vascular networks for perfusable engineered three-dimensional tissues", publiée le 12 juillet 2012 dans la revue Nature Materials, au cours de laquelle des vaisseaux sanguins ont été créés à partir de sucre). Ce qui suggère qu'une telle performance sera peut-être bientôt réalisable.

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